Bien qu’utilisant un nombre restreint de peintures, la gamme chromatique est variée. Comprenant aussi bien les pigments purs, la peinture, que les différentes textures des matières qui elles-mêmes renvoient et absorbent la lumière extérieure chacune à leur manière.
Le noir pour fresque est essentiellement réservé au ciel. Il est utilisé en tant que charge dans de la peinture dilluée. Le coton peut être ainsi teinté dans la masse. La modulation de la lumière est faite par addition de pigments purs: noir pour fresque pour assombrir, blanc de titane pour éclaircir. Toute la masse du ciel est ainsi réalisée à partir d'une seule référence de peinture.
Les parties cimentées sont réalisées avec du ciment teinté dans la masse: mélange de ciment et de pigment noir d’Ivoire, puis à nouveau teintées avec une sous couche de teinture bois avant mise en couleur. Laissée apparente dans certaines zones, elle permet d’obtenir un gris brunâtre très foncé en tonalité chaude.
Les teintes chaudes avec gris à tendance verdâtre dominent dans la moitié haute du tableau, en particulier sur le ciel et la partie éclairée du mur. Les teintes chaudes sont toujours présentes dans la partie basse du tableau, mais contrecarrées par des touches froides de gris-bleu, présentes dans la partie ombrée du mur et surtout sur le sol.
Les parties lumineuses s’obtiennent avec un mélange de plâtre, de blanc de titane et de colle. Elles sont ensuite dégradées progressivement à l’aide de légers glacis de gris.
Ces multiples combinaisons pigments/peintures/matières donnent au final une gamme chromatique très étendue.
Le noir n’est pas uniforme. Plusieurs noirs sont utilisés et combinés à différents types de matières: noir pour fresque en charge de peinture sur le coton, noir d’ivoire en mélange avec l’eau artificielle ou en charge de peinture sur les parties minérales. Ces noirs entrent en opposition maximale avec le mélange de plâtre, colle et blanc de titane.
Les gris intermédiaires sont donnés soit par les matières elles-même, soit par différentes peintures, soit par modulation avec des charges de pigments, soit par le jeu de la lumière extérieure qui va accrocher les volumes et projeter des ombres véritables dans les creux.
Ainsi les ombres sont formées à la fois par le pigment et par la projection d’ombres véritables.